Promotion de la recherche
Sciences sociales néozélandaises privées d’argent
Les plans d’austérité du gouvernement suscitent l’indignation des chercheurs néo-zélandais. Les disciplines non scientifiques seront touchées de plein fouet.

La communauté scientifique néo-zélandaise est indignée par les arguments de l'ancienne ministre de la Science, de l'Innovation et de la Technologie, Judith Collins. | Photo: Ross Setford / Keystone
Le Marsden Fund néo-zélandais ne va plus soutenir de projets en sciences humaines et sociales cette année. Judith Collins, alors encore ministre des Sciences, de l’Innovation et de la Technologie, l’avait annoncé fin 2024. Elle avait justifié cette décision, entre autres, par le fait que la population «s’attend à ce que la recherche financée par les pouvoirs publics apporte des bénéfices identifiables».
Le Marsden Fund ne distribue certes que 75 millions de dollars néo-zélandais par an. Il soutient toutefois presque toute la recherche en sciences sociales du pays, écrit la revue Science. Il aurait de plus été explicitement créé pour encourager la recherche fondamentale. Une partie de la communauté scientifique de l’Etat insulaire a donc été choquée.
Le coprésident de l’Association néo-zélandaise des sciences, Troy Baisden, a déclaré sur la plateforme Research Professional News que les disciplines désormais privées de financement sont «celles qui analysent et aident plus que toute autre à comprendre qui nous sommes en tant que nation». La codirectrice du Mac Diarmid Institute pour la nanotechnologie souligne quant à elle que les chercheuses en physique refusent que la valeur économique de leur travail «soit utilisée comme arme contre leurs collègues en sciences humaines et sociales».
Et le Conseil australien des doyens des facultés d’art, de sciences sociales et de sciences humaines a pour sa part accusé l’ex-ministre Judith Collins de ne pas comprendre comment ces disciplines non scientifiques contribuent à l’économie. Jane Harding, la présidente de la Royal Society Te Apārangi, qui gère le Marsden Fund, avait même adressé une lettre ouverte à Judith Collins pour lui demander de reconsidérer sa décision. De son avis, pour le progrès et le bien-être, le pays a besoin de la recherche fondamentale dans les disciplines qui sont victimes de ces restrictions. La présidente a prédit que les femmes et les Maoris seront plus touchés que la moyenne par ces coupes budgétaires.