TECHNIQUE DE CHAUFFAGE
La pompe à chaleur passe le gros test de stress
Les compresseurs à piston supportent les températures élevées. L’utilisation industrielle de pompes à chaleur est donc à portée de main.
Fabriquer du papier et du plastique nécessite des températures allant jusqu’à 200 degrés Celsius. Pour les produire, on brûle des sources d’énergie fossile comme le gaz naturel. Or, cela pourrait aussi se faire avec des pompes à chaleur, plus respectueuses du climat, montre une étude de la Haute école spécialisée de Suisse orientale. Si les appareils fonctionnent avec de l’électricité issue de sources renouvelables, les émissions seraient quasiment nulles, selon les chercheurs.
Certes, pour l'heure ces appareils n’y sont pas encore prêts, mais Stefan Bertsch et Leon Brendel ont prouvé lors d’une expérience que les composants standards s’en sortaient déjà étonnamment bien à haute température. Ils ont soumis le compresseur à piston à un stress thermique. Pendant plus de mille heures de fonctionnement, il a été exposé à des températures pour lesquelles il n’est pas conçu: il a fonctionné 300 heures à plus de 120 degrés, 30 heures à 150 degrés et le pic a même atteint 188 degrés. «Un compresseur ne tombe pas en panne pour autant, note Stefan Bertsch. Mais nous nous attendions à des pertes d’efficacité, à la fonte du bobinage du moteur ou à d’autres gros dégâts.» Or, cela ne s'est pas produit.
Lorsque les scientifiques ont démonté le compresseur en pièces détachées, ils ont constaté que l'appareil n'avait pratiquement pas été touché. Seul le joint avait souffert comme prévu. «Nous sommes optimistes quant au fait que les fabricantes de pompes à chaleur admettront bientôt des températures nettement plus hautes pour leurs produits de série», dit Leon Brendel. Il faudra certes encore des tests et certaines pièces devront être remplacées, mais c’est possible.