Photo: Florian Fisch

Il n’y a guère de débat politique sans que les deux parties ne citent leur étude préférée pour étayer leur propre conviction. La bonne nouvelle, c’est que l'idée que la politique doit être basée sur des preuves s’est visiblement imposée. La mauvaise, c’est que ce n’est malheureusement pas si simple. Car toutes les études ne se valent pas.

Depuis la pandémie, le grand public sait aussi qu’en médecine, une étude reposant sur des cas individuels est certes importante, mais ne saurait attester de l’efficacité d’une nouvelle thérapie. Etablir une telle preuve nécessite plusieurs études avec de nombreuses participantes et des méthodes solides. Mettre en place un système d'évaluation comme en médecine, qui trouve les études pertinentes, évalue leur qualité et diffuse les connaissances de manière compréhensible, est une tâche colossale. S’adressant au système éducatif, l’épidémiologiste britannique Ben Goldacre formulait en 2013 le souhait suivant: «Un ensemble cohérent de systèmes visant une pratique basée sur les preuves écoute les personnes qui se trouvent en première ligne afin de déterminer où se situent les incertitudes et les idées qui valent la peine d’être testées.» Agiter un papier durant un débat ne fait pas l’affaire.