anatomie
Jumeau virtuel d’une artère
Grâce à une simulation numérique, des interventions superflues et risquées sur la carotide pourraient à l’avenir être évitées.
Le rétrécissement de la paroi interne de l’artère carotide met souvent les médecins face à une décision difficile. Faut-il élargir le vaisseau sanguin, peut-être en y plaçant un stent, pour permettre une irrigation suffisante du cerveau? Mais c’est risqué. Un caillot de sang peut par exemple se détacher et bloquer le flux sanguin. Une nouvelle méthode pourrait aider à mieux évaluer la nécessité d’intervenir.
Souvent, en effet, les médecins constatent un tel rétrécissement par hasard, sans que leur patient ou patiente en souffre. «Le degré de sténose du vaisseau sanguin ne correspond pas au degré d’entrave possible de l’écoulement sanguin», indique Vartan Kurtcuoglu de l’Université de Zurich. Dans une étude pilote menée avec l’hôpital universitaire zurichois, son équipe a testé une simulation numérique du flux sanguin.
Les scientifiques ont utilisé les données de 37 personnes concernées dont l’artère carotide a été examinée de manière approfondie avec une échographie par ultrasons, qui mesure la vitesse du sang, ainsi qu’une tomodensitométrie, qui relève l’anatomie de la carotide. Le jumeau numérique qui en a résulté a simulé la façon dont la pression diffère avant et après le passage rétréci dans la carotide, afin de détecter un éventuel dysfonctionnement.
Comparés à d’autres données obtenues par ultrasons, les résultats se sont montrés fiables. «Ce n’est toutefois pas demain que ces simulations nous permettront de recommander, ou non, une intervention», affirme Vartan Kurtcuoglu.