INSECTES
La sécurité alimentaire plutôt que la qualité
Certaines abeilles s’informent mutuellement des lieux où trouver quelle nourriture. Des scientifiques de l’Université de Lausanne viennent de montrer que ce n’est pas pour s’assurer du nectar le plus sucré.

Les abeilles ne s’informent pas toutes des sources de nectar par une danse de leur queue. | Photo: Tomas Wüthrich/13 Photo
Les abeilles de certaines espèces cherchent leur nourriture de manière indépendante, alors que d’autres informent leurs congénères des endroits où elles ont trouvé une bonne source de nectar, par exemple en laissant des traces odorantes. En théorie, l’alimentation des espèces communicatives devrait donc être de meilleure qualité. Une étude de l’Université de Lausanne vient cependant de découvrir que ce n’est pas le cas.
Les recherches ont été menées par une équipe réunie autour de Robbie I’Anson Price dans une forêt tropicale située sur le campus de l’Université de São Paulo au Brésil. Là se trouvent parfois jusqu’à 50 colonies différentes dans un rayon de 10 kilomètres. «La concurrence est énorme», note l’entomologiste.
Les chercheurs ont recueilli une quarantaine d’abeilles de chacune des huit espèces vivant dans la région. Ils ont doucement pressé leur abdomen afin de déterminer avec un réfractomètre la teneur en sucre de ce qui remontait de l’estomac. Et ils ont été surpris de constater que la qualité de la nourriture de celles qui communiquent et des autres n’était pas fondamentalement différente.
Dès lors, à quoi sert la communication? Le dernier auteur, Christoph Grüter de l’Université de Bristol, suppose qu’en s’informant mutuellement, les espèces communicatives peuvent plus facilement monopoliser certaines sources de nourriture des environs. Et peut-être que, sachant où trouver du nectar de manière sûre et fiable, les abeilles se contentent aussi d’un repas médiocre.