MODÉLISATION DU CLIMAT
Eviter les pertes de récoltes futures
La température, les précipitations et la vapeur d’eau peuvent anéantir les récoltes de blé d’automne. C’est le résultat d’un nouveau type de modélisation qui identifie les variables météorologiques clés pour les événements climatiques extrêmes.
Les événements climatiques extrêmes tels que les vagues de chaleur, les sécheresses ou les inondations peuvent réduire massivement les rendements des cultures agricoles. Leurs effets dépendent cependant de nombreuses variables météorologiques et de leurs interactions. Le climatologue Jakob Zscheischler de l’Université de Berne a simulé, à l’aide de modélisations, l’influence de ces variables sur le blé d’automne et a identifié les facteurs déterminants. Il s’avère que, en plus des précipitations et des températures, la teneur de l’air en eau, plus précisément le déficit de saturation de vapeur, joue un rôle décisif. «On devrait accorder plus d’attention à cette valeur», dit Jakob Zscheischler.
Pour ces calculs, l’équipe de recherche et des collègues de plusieurs universités ont simulé à l’aide de modèles les rendements du blé d’automne sur plus de 1600 ans dans l’hémisphère Nord. Les analyses ont pris en compte 11 variables météorologiques et permis de quantifier leur influence sur les graves pertes de récoltes. Il est apparu que, partout, le déficit de pression de vapeur au début de l’été était déterminant.
Les précipitations, les températures et le nombre de jours de gel jouent aussi un rôle important, ce qui est moins surprenant. «Le déficit de saturation de vapeur est souvent oublié dans les prévisions, bien que son importance pour la croissance des plantes soit connue», dit le chercheur. Cette valeur indique le taux d’humidité effectif dans l’atmosphère comparé au taux d’humidité maximal que l’atmosphère pourrait absorber. Un déficit important nuit aux plantes car elles ne peuvent alors presque plus assimiler de CO2, ce qui bloque leur croissance. En pratique, Jakob Zscheischler estime que ce modèle pourrait contribuer à améliorer les prévisions saisonnières et à éviter des pertes de rendement pour le blé d’automne. Pour l’auteur du modèle, la faisabilité de cette méthodologie, qui peut être appliquée à d’autres menaces climatiques, est également importante: «Cette approche permet aussi de modéliser des inondations ou des incendies.»