CHANGEMENT CLIMATIQUE
Des étés secs tuent les marmottes en hiver
Des étés plus longs, des hivers plus doux, voilà qui semble idéal pour les marmottes. Mais les liens entre changement climatique et taux de survie sont plus complexes qu’on ne l’imaginait.
Les marmottes se sont adaptées aux forts changements saisonniers en haute montagne: elles font des réserves de graisse en été et se retirent dans leurs terriers en hiver. L’analyse de données recueillies pendant quarante ans sur la marmotte à ventre fauve d’Amérique du Nord révèle des corrélations surprenantes entre réchauffement climatique et taux de survie: plus d’animaux meurent en hiver.
Dans les Rocheuses du Colorado, des scientifiques ont marqué chaque année au même endroit les jeunes marmottes pour suivre leur développement, 1500 individus en tout. Leur taux de survie en hiver a baissé, probablement parce qu’elles n’avaient pas pu stocker assez de graisse en été. Des étés qui se sont allongés d’une cinquantaine de jours dans la région. Et la qualité de l’alimentation en a pâti. Pourtant, le taux de survie en été a augmenté. Le total d’animaux morts pendant l’été et l’hiver au cours de la première année de vie a augmenté, mais a diminué durant la deuxième. Chez les adultes, aucune différence n’a été notée. La population globale est restée presque stable.
«La clé pour comprendre l’influence du réchauffement climatique sur la population de marmottes est dans les changements saisonniers et leur impact sur la survie, la croissance et la reproduction», dit Arpat Ozgul de l’Université de Zurich, qui a participé à l’étude. Les animaux se sont adaptés aux conditions de montagne sur une très longue période. Les changements climatiques rapides peuvent donc souvent avoir de fortes conséquences en peu de temps. Cela ne vaut pas que pour la marmotte à ventre fauve mais aussi, en Europe, pour la marmotte des Alpes.