Il veut rendre les ingénieurs visibles
Daniel Löhr de l’entreprise suisse E.M.S. a cofondé la première Journée des ingénieurs. Il appelle les professionnels à afficher leurs couleurs le 15 mars 2019 dans tout le pays.
Pourquoi une Journée des ingénieurs?
Nous voulons donner un visage aux gens qui fabriquent les objets qui nous entourent. On pense facilement à certains métiers comme médecin ou pilote, mais moins à celles et ceux qui ont construit l’hôpital ou l’avion… Nous voulons mettre l’accent non pas sur la profession mais sur les gens, avec toutes leurs différences. Il existe déjà des actions ponctuelles, comme des visites d’écoles, mais leur portée n’est pas assez grande.
Qu’y a-t-il au programme?
Des manifestations dans des hautes écoles et des entreprises. Mais nous espérons aussi que les hommes et femmes ingénieurs entrent en discussion avec la population de manière informelle. Nous les prions de porter le 15 mars un accessoire bleu ciel – une pochette, un foulard, des chaussettes – afin de se signaler à l’attention de son entourage: «Posez-moi des questions, discutons de ce que je fais, échangeons». Et aussi pour souder notre communauté le temps d’un jour.
Les deux fondateurs du projet travaillent pour une entreprise privée. Etonnant, non?
Il s’agit d’une initiative entièrement individuelle et bénévole, lancée avec mon collègue Christian Vils. J’ai été longtemps actif dans des associations, et je sais qu’un projet officiel générerait des longs processus pour le financement et l’organisation. Mais nous préférons faire plutôt que discuter.
De quel budget disposez-vous?
Nos dépenses ne devraient pas dépasser les 10 000 francs. Nous n’avons jamais voulu d’une grosse organisation qui ralentirait les prises de décision. Nous développons un mouvement bottom-up où les personnes et institutions décident d’elles-mêmes de leur contribution.
La Journées des «ingénieurs»… Vous avez oublié les femmes?
Au contraire! Nous avons consulté quatre professionnelles pour avoir leur avis sur l’intitulé de la manifestation, et toutes nous ont déclaré qu’elles se sentaient incluses. L’une d’elles est ma future belle-fille. Elle m’a dit: «Ingénieur ou ingénieure? Cela m’est complètement égal!»
Votre manifestation a lieu le lendemain de la Journée de Pi. L’ingénierie après les maths?
Pur hasard. Qui fait bien les choses, je trouve!