L’art du canular
Des donations en série, un nouvel modèle de publication scientifique, et un canular de plus: les dernières brèves en politique de la science.
Le canular
Sur vingt faux articles soumis à des revues à comité de lecture, sept ont été publiés. L’objectif des auteurs - un philosophe, un mathématicien et une journaliste – était de mettre à jour la non-cientificité des études culturelles, en montrant que des thèses extravagantes sont facilement acceptées pour autant qu’elles représentent la bonne idéologie, à savoir les «gender» et «grievance studies». D’autres voix ont critiqué l’intention politique du canular et le fait que l’étude informelle n’avait pas inclus de groupe contrôle (des articles canulars rédigés dans d’autres domaines scientifiques), un point nécessaire pour démontrer de manière rigoureuse les problèmes spécifiques des études culturelles. Vingt-deux ans après l’affaire Sokal et treize ans après le générateur d’articles SciGen, les canulars restent d’actualité.
Dashun Wang dans Nature Index. Le chercheur avait montré en 2016 que la probabilité de publier l’article qui sera le plus cité de sa carrière est uniformément distribuée le long de celle-ci.
L'idée: le Plan T
Un nouveau modèle d’affaires pour les revues scientifiques propose que la soumission d’un article soit payante et pas seulement sa publication comme dans les revues open access usuelles. Il limite ainsi l’attractivité des revues à haut facteur d’impact. Son nom fait référence au Plan-S, qui exige que toutes les recherches financées par des fonds publics soient publiées en libre-accès.
Le don: USD 3 millions
L’astrophysicienne britannique Jocelyn Bell Burnell reversera la totalité de son prix, le Special breakthrough prize in fundamental physics, afin de créer des bourses destinées aux minorités en physique. Malgré son rôle crucial dans l’observation du premier pulsar en 1967, elle ne fit pas partie des deux lauréats du prix Nobel de physique décerné pour cette découverte sept ans plus tard.
Le nombre: 9214
Le nombre de scientifiques qui ont publié plus de 72 articles en une seule année – soit un tous les cinq jours –, selon une recherche bibliographique menée par l’épidémiologiste John Ioannidis. 86% publient en physique, où il existe de très grandes collaborations.